Yagor



“La société du moi-je “
Yagor est né à Grand Bassam en Côte d’Ivoire, il est diplômé́ en arts plastiques de l’école des Beaux- arts de Luminy. Originaire d’Abidjan, il vit et travaille à Marseille.
Yagor porte un regard critique sur la société́ du « moi-je », saturée de produits de consommation. En Afrique, la jeunesse d’aujourd’hui ne cherche plus son salut dans la violence gratuite et les paradis artificiels, mais fouille désormais dans les poubelles à ciel ouvert, dans les restes des autres, à la recherche de trésors qui pourrait lui assurer un meilleur quotidien. Dans ce monde, chaque jour est une chance à saisir dans le jeu du hasard de la vie, comme s’il fallait tenter sa chance à tout prix…
Son travail nous interpelle non seulement sur l’avenir de la planète d’un point de vue écologique, mais aussi sur l’écart insupportable qui existe entre le Nord et le Sud – les nations riches et les nations pauvres -, un fait qu’il dénonce avec brutalité. Non content de consommer frénétiquement, voire de surconsommer, les comportements d’aujourd’hui épuisent les ressources de la planète, la polluent d’autant que les emballages et les déchets les plus toxiques sont la plupart du temps expédies chez les plus pauvres…
La peinture de Yagor est sans concession, brute, à même la toile… on y voit des enfants jouant au milieu des déchets, jonglant avec des tickets de loto et des emballages vides de jouets délaissés, derrière des murs entiers de containers qui transportent ces marchandises vénéneuses et toxiques. « Les zombies » sont leurs joyeux et tristes compagnons de jeux, silhouettes noires dans un éclatement de couleurs gaies.
Son style se situe au carrefour de plusieurs influences : l’art abstrait, l’art brut, l’art symbolique, l’art singulier et le réalisme. L’artiste dépeint et dénonce les conditions humaines difficiles. Il réalise ses peintures sur des toiles brutes avec des reçus de factures, du papier journal, des tickets de loto, des sacs de riz ou de ciment…et bien d’autre objets du quotidien ayant déjà servi.
En jouant dans les poubelles d’Agbogbloshie*, « ces zombies » jouent, sans le savoir, avec leur santé : la vie, c’est loto !
Olivier Barriol
*Agbogbloshie est une banlieue d’Accra, la capitale du Ghana, connue pour être une destination légale et illégale pour les déchets d’équipements électriques et électroniques en provenance de pays industrialisés qui a fait l’objet de plusieurs documentaires, enquêtes photographiques, et textes montrant les ravages sur la population et surtout sur les enfants.
2020
– Lille Art Up avec Follow Your Dreams
2019
– Exposition solo show : collaboration de la galerie David Pluskwa avec la galerie Olivier Barriol aux Docks Village (Marseille, France)
2018
– « Le maître et son élève », LouiSimone Guirando Gallery, (Abidjan – Côte d’Ivoire)
– Pool Art Fair – Pointe à Pitre (Guadeloupe)
2017
– Exposition Galerie T & T Pointe à Pitre (Guadeloupe)
– Exposition permanente, Galerie la Rotonde (Abidjan – Côte d’Ivoire)
2016
– Exposition Galerie T & T Pointe à Pitre (Guadeloupe)
2015
– Galerie T & T Pointe à Pitre (Guadeloupe)
2014
– Exposition personnelle à « Le Basquiat Art Gallery (Abidjan – Côte d’Ivoire)
– Hors-série à Jack Bell Gallery (Londres, Grand-Bretagne)
2013
– Houkami Guyzagn (Abidjan – Côte d’Ivoire)
Vidéo de l’expo “The Trash Hunters” aux Docks Village – décembre 2019